Présentation des yeux de l'aigle:

Comme tous les oiseaux, l’aigle possède des yeux relativement fixes sur leur orbite, désavantage qui est compensé par une grande mobilité au niveau du cou. Ce rapace diurne, avec ses yeux en position frontale et sa capacité de rotation de la tête avoisinant les 270°, a un champ de vision binoculaire quasiment unique parmi le règne animal. Ses yeux sont volumineux et plus gros que chez l'homme. Les caractéristiques anatomiques de l’œil d'un aigle lui confèrent une acuité visuelle remarquable. Il existe plusieurs types d'acuité visuelle dont l'acuité visuelle angulaire qui est la plus connue et la plus couramment utilisée. Elle met en jeu le pouvoir séparateur de la rétine, c'est à dire la capacité de l'œil à voir deux points noirs séparés sur fond blanc. L'angle minimum sous lequel l'œil peut voir deux points distincts sert à mesurer l'acuité visuelle angulaire. La "normalité" chez l'homme se trouve aux alentours d'une minute d'arc, c'est à dire environ 0.016°. L'acuité visuelle de l'aigle tourne autour de vingt secondes d'arc (environ 0.005°). L’acuité visuelle de l’aigle est donc nettement supérieure à celle des hommes, elle est environ multipliée par 3.
L’œil de l’aigle, dont le globe oculaire est asymétrique est plus gros que celui de l’homme et de forme tubulaire ou télescopique.
Le peigne, prolongement dans le vitré du nerf optique au fond de l’œil de l’oiseau, semble remplir une fonction d’anti-éblouissement. En effet, la pigmentation de ce peigne évite les reflets dans la chambre noire de l’œil.
L’accommodation est le processus par lequel la puissance de réfraction du cristallin augmente pour faire dévier les rayons lumineux divergents et faire concorder le plan focal avec la surface de la rétine (c’est à dire là où l’image est nette). L’accommodation intervient donc quand un objet se rapproche de l’œil pour conserver une image nette.
La cornée et l’iris, très développés chez l’aigle, prennent une place importante dans le processus d’accommodation. Tout d’abord, la cornée présente un angle d’ouverture d’environ 85° et peut aboutir à une accommodation très précise. D’autre part, l’iris qui présente une coloration jaune-orangée est supposé jouer un rôle dans l’accommodation. Le pouvoir cornéen des rapaces varie fortement avec l’âge (il diminue avec les années) comme chez l’homme.


La cornée

 

 

 

 

Le cristallin

 

 

 

 

 

La rétine

 

 

 

 

La fovéa ou macula

 

L’œil a la forme d'un globe à peu près sphérique (24 mm de long sur 22 mm de haut) délimité par une membrane dure, fibreuse et blanche, appelée sclérotique. En avant de l’œil, la sclérotique devient transparente : c'est la cornée.

Lorsque la lumière entre dans l’œil elle traverse la cornée, puis un muscle circulaire, l'iris, qui est percé d'un trou, la pupille.L'iris sert de diaphragme et règle l'ouverture de la pupille afin de contrôler la quantité de lumière qui entre dans l’œil (le diamètre de la pupille peut varier entre 2 mm en pleine lumière et 8 mm dans 1'obscurité). Derrière l'iris se trouve le cristallin, qui se comporte comme une lentille convergente biconvexe. Il a une structure feuilletée et comporte 22 000 fines couches.

Le cristallin, en se contractant, fait varier la distance focale de la lentille.
Le fond de l’œil est constitué de trois membranes : à l'extérieur, la sclérotique, en avant la choroïde qui a pour fonction de ne pas laisser passer la lumière vers l'extérieur (elle se comporte comme une couche noire), et enfin la rétine. C'est sur la rétine que se forme l'image produite par le cristallin.

La rétine est formée de cellules photo réceptrices, les cônes et les bâtonnets, qui ont des fonctions différentes : les bâtonnets sont sensibles à très peu de lumière et ne distinguent pas les couleurs, les cônes ont besoin de beaucoup de lumière pour réagir mais distinguent les couleurs (chacune de ces cellules comprend trois pigments différents, l'un sensible préférentiellement au rouge, l'autre au vert et le troisième au bleu). Les informations enregistrées par ces cellules sont transmises au cerveau par l'intermédiaire du nerf optique.

Une portion de la rétine celle qui est reliée au nerf optique, ne contient aucune cellule sensible à la lumière : il existe donc un point de l’œil que l'on appelle le point aveugle. Il existe également une petite partie de la rétine qui forme une dépression, la fovéa ou macula : cette région ne contient aucun bâtonnet et contient énormément de cônes, c'est une région importante pour la vision "en couleurs ". La fovéa, qui constitue la zone la plus sensible de la rétine, est formée des cellules bipolaires et des photorécepteurs. Cette partie sensible de la rétine de l’aigle comporte cinq fois plus de cellules que chez l’homme. On retrouve chez notre rapace diurne, deux fovéas :
-une centrale qui est placée dans une zone de l’œil qui observe le secteur monoculaire du champ visuel. En vol, l’oiseau déplace la tête de droite à gauche afin de voir les écrans avec les deux fovéas centrales plus apte à discerner les contrastes.
-une temporale, qui n’existe que chez les rapaces qui capturent leurs proies en vol, appartient au secteur binoculaire du champ visuel de l’oiseau. Elle est centrée sur l’avant et le bas, juste dans la zone dans laquelle l’aigle projette ses pattes pour attraper sa proie.
Cette complémentarité des deux fovéas permet à l’aigle d’avoir un facteur d’agrandissement (allant de quatre à huit) de l’image au niveau de la fovéa temporale.


L'iris

 

 

La choroïde

 

 

 

Le nerf optique

 

Le point aveugle